Citations : réflexions sur les enjeux liés aux médias et à l’enseignement
« Le message, c’est le média », Marshall Mac Luhan.
Marshall Mac Luhan est un célèbre théoricien des médias. Dans son livre, Understanding Medias, the extension of man (1968), il écrit cette célèbre phrase. Elle signifie que le média que l’on utilise aura un impact sur la manière dont le récepteur interprétera le sens du message transmis. Chaque média aura un effet différent sur le sens que nous donnons à l’information perçue[1]. Exemple : quelqu’un qui veut dire à ses parents qu’il les aime : ile pourrait offrir des tasses ou se faire tatouer. Ces deux messages sont identiques au niveau de leur contenu mais le média de transmission choisi leur donne une signification différente.
C’est un élément à prendre en compte en pédagogie. Il faut être attentif au mode de communication utilisé pour échanger avec sa classe. Mac Luhan va plus loin en distinguant les médias chauds et les médias froids :
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Média chaud : propose un contenu d’informations très riche et ne se focalise souvent que sur un seul sens (exemple : la radio sollicite uniquement l’ouïe, la lecture ne sollicite que la vue). Ces médias n’appellent pas à l’initiative, on reçoit l’information sans devoir la transformer pour l’appréhender.
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Média froid : il sollicite plusieurs sens (exemple : la vidéo qui sollicite l’ouïe et la vision). Il appelle donc le spectateur à un travail actif de reconstitution. C’est en synthétisant l’image et le son qu’il va donner du sens au message, qu’il va l’interpréter.
« Celui qui contrôle les médias contrôle les esprits », Jim Morrison (chanteur des Doors).
Cette phrase de l’artiste renvoie à l’idée que les médias constituent un puissant vecteur de propagande idéologique. Ils sont souvent utilisés en politique (clip de campagne de Macron avec les enfants) et marketing pour influencer les spectateurs.
Pierre Bourdieu (sociologue) étaye cette idée : "La télévision a une sorte de monopole de fait sur la formation des cerveaux d'une partie très importante de la population. Or, en mettant l'accent sur les faits divers, en remplissant ce temps rare avec du vide, du rien ou du presque rien, on écarte les informations pertinentes que devrait posséder le citoyen pour exercer ses droits démocratiques."[2]
Ce pouvoir de persuasion peut être retourné et prendre une connotation positive à condition qu’il soit utilisé à bon escient dans l’enseignement, tant dans le cadre de l’éducation aux médias que dans celui de l’éducation par les médias.
En d’autres termes, l’utilisation des médias en classe est donc un bon moyen pour transmettre des savoirs à vos étudiants mais c’est aussi un outil intéressant pour déconstruire les enjeux et les modes de fonctionnement propres aux technologies de l’information.
[1] Source image : https://www.facebook.com/Kulwinder84/photos/a.2194923490743986/2216436175259384/?type=1&theater
https://www.sweetcouch.com/home/14972041-love-mom-dad-white-mug
[2] Bourdieu P. (1996), Sur la télévision – Suivi de l’emprise du journalisme, Editions LIBER/RAISON D’AGIR, France, Page 18
